Au XIXe siècle, le département du Nord connaît un fort taux de mortalité infantile (2000/00 en 1820 - 1900/00 en 1893), supérieur à celui de la France (1680/00 en moyenne sur le siècle) ou des pays voisins (Belgique - Angleterre). Les maladies des voies digestives (diarrhée - gastro-entérite) représentent plus du 1/3 des décès dans le Nord. Les maladies des voies respiratoires (16%) et la débilité congénitale entraînent autant de décès que les maladies des voies digestives. Dunkerque (2590/00), Hazebrouck (2200/00) ou Lille (1910/00) sont plus touchées que les autres villes du département. L'urbanisation a donc une grande influence sur la mortalité infantile. L'inconfort et l'insalubrité des logements sont l'une des premières causes de cette surmortalité. Le manque d'hygiène (biberons rarement lavés ou lavés à l'eau froide), et l'ignorance des mères en ce domaine, explique la prédominance des décès dus aux maladies des voies digestives. Mais le travail des mères jusqu'à l'accouchement a aussi des conséquences néfastes pour l'enfant. D'autant plus, que la mère reprend souvent son travail seulement huit jours après l'accouchement, confiant son enfant à une fillette inexpérimentée, ou à une gardienne "vieille femme incapable de tout travail, imbue de vieux préjugés, réfractaire à toute idée d'hygiène...". Pourtant, au tournant du siècle, le développement des Bureaux de Bienfaisance ou des oeuvres comme les Gouttes de Lait et la Consultation des Nourrissons vient compléter efficacement les découvertes médicales encore mal appliquées par la population (stérilisation - pasteurisation). (d'après une étude de A. Lesaege - cf. "L'homme, la vie et la mort dans le Nord au 19e siècle") |